vendredi 2 mars 2007

Hommage aux imbéciles

Georges Simenon et Maurice Carême, même combat? Deux grands imbéciles, disait Jacques De Decker à la fin de la rencontre qui réunissait Anne Richter et Jeannine Burny sur les deux écrivains. Il n'a pas été contredit? Parce qu'il y a des imbéciles heureux. Parce qu'il y a des imbéciles géniaux. Et que ces deux-là avaient pour eux de ne pas passer par l'abstraction pour dire le monde. Leur monde, celui qu'ils inventaient.
A priori, on ne voyait pas très bien ce qui les rapproche. Après coup, cela saute aux yeux: "J'intuite", dirait Eric-Emmanuel Schmidt - selon un mot que rapportait Anne Richter. C'est-à-dire (traduction libre): c'est l'intuition qui me travaille, le raisonnement ne tient pas devant ce qui vient par l'écriture elle-même, et à peu près tout ce qu'on veut. Le romancier et le poète ont chacun leur place dans la littérature, leurs lecteurs ne sont pas les mêmes. Mais on peut leur trouver des points communs malgré tout. La preuve.
Pendant que j'écris ceci, je suis un peu distrait par le débat d'à côté. Babel accueille Leena Lander, et je l'entends du secrétariat. Un formidable écrivain que je n'aurais pas lu si elle n'était pas venue à la Foire du Livre. "Obéir" est un livre qui secoue (paru chez Actes Sud). Et Leena Lander est présente à peu près jusqu'à la fin de la Foire. Encore une découverte à faire. Il y a un formidable imbécile dans son roman. Et on aura compris, j'espère, que le mot n'avait rien de péjoratif ici.

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